Aujourd’hui, le monde du sport se tourne davantage vers les processus psychologiques pour favoriser la performance. L’optimisation de la performance s’était avant tout et c’est normal, consacrée au développement technique des sportifs. Mais il y a quelques dizaines d’années, les bienfaits de la préparation physique ont été redécouverts. Redécouverts car ces bienfaits étaient déjà utilisés dans l’antiquité. L’histoire de la préparation physique n’a pas débuté il y a 30 ou 40 ans. Mais son rôle est revenu sur le devant de la scène pour faire grappiller quelques pourcentages de performance aux athlètes. La nutrition au service du sportif a également pris davantage de place et bien qu’il reste certaines marges de manœuvre, ce niveau de préparation est de plus en plus intégré.
Alors pour aller plus loin encore et continuer à développer de nouveaux records, les athlètes, leurs entraîneurs, leurs familles et tous ceux qui veulent performer sont allés chercher le dernier aspect non encore intégré: la préparation mentale.
Il s’agit de tout processus mental qui sous-tend un objectif de performance. Régulation des émotions, gestion du stress, confiance en soi, motivation, fixation d’objectifs, imagerie mentale, etc… Le champ d’intervention est extrêmement vaste et les outils développés divers. Pourtant, un outil en particulier répond à toutes les thématiques abordées par la préparation mentale: l’hypnose. Cet outil est simple, rapide à apprendre et efficace. En effet, la démonstration de l’efficacité de l’hypnose dans la littérature scientifique n’est plus à faire. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore des explorations à mener à son sujet et sur des thématiques plus précises.
Mais revenons-en à nos moutons. Comment l’hypnose trouve sa place dans le monde du sport ? En vérité, elle est déjà très utilisée par de nombreux sportifs, volontairement ou non d’ailleurs. Mais elle est sous-estimée, sous-utilisée. Certains ont voulu s’éloigner même de son terme en parlant “d’imagerie mentale”, qui est un simple exercice d’hypnose. Sauf qu’en faisant cela, ils ont également perdu un des aspects les plus intéressants: la qualité avec laquelle cette imagerie est produite au travers de la profondeur de transe.
Mais l’hypnose ne sert pas qu’à l’imagerie mentale. Elle permet de gérer le stress facilement, d’augmenter sa confiance, de réguler ses émotions, de récupérer entre des épreuves ou après une blessure, d’agir sur des fonctions physiologiques (oui, oui…), etc… Bref, cet outil naturel, déjà utilisé, au même titre que la préparation physique, en antiquité, et à la portée de tous. Mais c’est peut être cela justement qui dérange ? Il est toujours plus facile d’inventer des méthodes abracadabrantesque à vendre des centaines, voire des milliers d’euros, plutôt que d’utiliser des outils fiabilisés depuis bien longtemps. Cependant, bien que l’hypnose soit simple et accessible, sa complète maîtrise n’est pas “facile”. Après 20 ou 30 ans de pratique, les plus passionnés continuent de progresser et de comprendre de nouveaux rouages.
Par ailleurs et pour terminer sur cette ébauche de la place de l’hypnose dans le sport, il faut également souligner que l’hypnose est encore mineure en préparation mentale parce qu’elle a longtemps été cantonnée à l’hypnothérapie. Aujourd’hui l’hypnose investie et réinvestie d’autres champs. Citons par exemple le champ opératoire où l’hypnose retrouve très lentement ses lettres de noblesse. J’espère donc que prochainement, l’hypnose prendra toute la place qui lui revient dans l’amélioration des performances physiques, dont elle a toutes les clefs et tous les outils. A l’avenir, j’aborderai des points spécifiques sur lesquels l’hypnose joue un rôle dans les déterminants de la performance.