Le terme hypnotiseur est sans aucun doute le plus ancien des termes utilisés pour désigner un homme qui ferait usage de l’hypnose. Son histoire remonte au 19ème siècle, avec l’apparition du mot hypnose (hypnotisme) par James Braïd pour désigner un état de conscience modifié. Bien que l’histoire de l’hypnose remonte à l’âge des tous premiers hommes, son appellation est donc née tardivement dans l’histoire de l’humanité. Pourtant, d’un point de vue contemporain, ce terme d’hypnotiseur est remarquablement riche d’histoires et a pu traverser les siècles. Cette dichotomie amusante permet de mieux comprendre comment et pourquoi ceux qui utilisent l’hypnose ont fait évoluer la dénomination qui les qualifiait.
Le terme hypnothérapeute est sans doute apparu au cours du 20ème siècle, avec la profonde volonté de se démarquer des autres utilisateurs de l’hypnose. L’hypnotiseur a toujours été rattaché au monde du spectacle. C’est d’une part par ce biais que l’hypnose a traversé les décennies dans de nombreux pays, mais c’est aussi par ce biais que l’hypnose a démontré son utilité thérapeutique. Les premiers hypnotiseurs effectuaient des démonstrations, des spectacles et souvent avec des résultats thérapeutiques.
Mais une frange des praticiens a souhaité s’écarter des utilisations spectaculaires, parfois ésotériques et mêlées à l’utilisation de la magie pour n’être plus qu’identifier à l’aspect thérapeutique. Le second but était également de combattre l’idée véhiculée par nombre d’hypnotiseur de spectacle, selon laquelle, seule une partie de la population était réceptive à l’hypnose. L’hypnothérapie se voulait universelle et c’était difficilement compréhensible alors que les hypnotiseurs de spectacle ne parvenaient à obtenir que 20% environ d’hypnotisés sur scène.
Aujourd’hui, nous savons que n’importe qui peut vivre des phénomènes de spectacle et qu’il s’agit en réalité plus d’une question de volonté, de temps et d’adaptation. Pourtant, les termes pour désigner ceux qui se tournent vers l’hypnothérapie pullulent: hypnologue, hypnotiste, hypno-praticien, etc…
Il faut également noter qu’à l’heure où j’écris ces lignes, en France, le terme hypnothérapeute n’est pas réglementée et que n’importe qui peut l’utiliser (tout comme n’importe quel terme lié à l’hypnose). Dans ce contexte et bien que le marketing soit un outil fabuleux pour obtenir davantage de clients, j’aime à croire que ceux qui utilisent l’hypnose, devraient continuer à le faire en honorant le passé de ceux qui les ont précédé. C’est pourquoi à titre personnel, j’aime utiliser le terme hypnotiseur, qui n’est en rien une insulte.
Un hypnotiseur est donc très souvent un homme du spectacle, mais il n’y a aucune obligation; il peut également procéder à de la thérapie.
En revanche, ceux qui se revendiquent hypnothérapeute ne font à priori que de la thérapie.